Un monde que peu de gens connaissent et pourtant qui nous concerne tous.
La prison, en France, est un lieu qui concerne la société au plus au point. Beaucoup de gens en ont une idée fausse et n'imaginent pas toutes les conséquences sur leur vie des choix d'enfermement faits pour eux, par la société. La prison est certainement un mal nécessaire mais comment faire pour qu'elle soit efficace dans son rôle de protection du citoyen tout en permettant d'oeuvrer à la réinsertion de ceux qui doivent y passer une partie de leur vie ?

Aujourd'hui, le système semble ne satisfaire personne, pas plus les détenus que les victimes, ni le personnel de surveillance. Il serait illusoire de considérer que la société souffre de bien d'autres maux et quelle a d'autres préoccupation majeures et prioritaires avant celle du dossier carcéral. Un délinquant qui récidive est un échec pour le système. C'est un aveu d'impuissance. La société se doit de préserver la sécurité autant qu'elle a le devoir de permettre à ceux qui ont été mis en marge de réintégrer le milieu social dans de bonnes conditions. La répression ne peut à elle seule résoudre les problèmes. La période carcérale est susceptible de donner du temps pour que celui qui a fauté puisse s'amender, se préparer à une autre vie sans écart et ne pas être voué au récidive à cause d'un système passif et laxiste en matière de réinsertion.

Il semble étonnant et incroyable qu'il puisse y avoir aujourd'hui des gens qui sortent de prison en étant complètement hors du temps, des réalités de la vie extérieure et qui n'ont pour tout bagage qu'un modeste pécule, sans soutien extérieur solide. La prison se doit de se préoccuper de son rôle de réinsertion imposé par la loi. Dès l'entrée en prison, il serait essentiel que l'on tente de reconstruire un fautif pour en faire un acteur positif de la société et pas un marginal assisté. Aujourd'hui, la prison détruit, aggrave les manques, les frustrations, engendre des récidivistes en puissance et ne donne aucune satisfaction à la société qui la finance et la mandate. Le système carcéral ne recycle pas, il perpétue et aggrave la délinquance. Faire en sorte que les êtres dits marginaux puisse devenir des richesses intégrées dans la société n'est pas une lutte vaine et c'est un potentiel économique et humain fantastique. Chaque Franc ou plutôt chaque Euro investi dans la réinsertion, si la démarche est cohérente et ne sert pas d'alibi à une action de façade, est un profit potentiel pour la société. La délinquance coûte cher, on oublie trop souvent de le préciser. Par contre, un être défaillant peut devenir formidablement positif pour une nation lorsqu'il croît en son devenir et le rendre au centuple à la société qui lui a laissé sa chance. Le système carcéral est un outil de "recyclage" qui est inopérant. Il se contente de "stocker", sans "recycler" et la plupart du temps, ce qu'il engendre est pire que ce qu'il a reçu. Ce constat ne peut qu'inciter à modifier un tel schéma.

Le monde pénitentiaire doit devenir efficace, avec des objectifs de réinsertion ambitieux, avec un mode de fonctionnement qui ne soit ni pervers, ni dégradant, mais au contraire encourageant pour que les détenus qui en dépendent aient envie et intérêt à mobiliser leurs efforts vers un autre mode de vie. La société doit pouvoir espérer qu'un détenu ne retourne pas en prison. Un détenu doit pouvoir compter sur les chances qui lui sont offertes de redevenir un citoyen digne. La prison ne doit pas être une sorte de" zoo" hermétique pour un temps donné. Tôt ou tard, la majorité de ses effectifs vont retrouver la liberté, il est essentiel que cela ne soit pas l'origine d'un échec programmé. Que cela ne coûte plus de larmes, de drames ou de gâchis ! Parce qu'il est temps de concevoir la prison en fonction du regard de notre monde moderne et plus sous celui d'un temps moyenâgeux exclusivement répressif, tous les avis, toutes les énergies susceptibles d'œuvrer dans ce sens sont les bienvenus.

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